Lausanne, le 28 septembre 2018
« Qui paie ses dettes s’enrichit »
Chère Madame,
Cher Monsieur,
A l’occasion des 10 ans de la faillite de Lehman Brothers aux USA, nombre d’analystes économiques, de professeurs d’Université, de journalistes soi-disant spécialisés et d’historiens expliquent catégoriquement que les responsables de l’époque (politiciens – banquiers centraux) ont tout fait faux et qu’eux auraient, bien évidemment tout fait juste.
A grand renfort d’arguties, ils présentent la situation de 2008-2009 comme particulièrement compliquée et la mauvaise gestion de la crise comme cause principale d’une terrible récession.
C’est faux à plusieurs points de vue:
En effet, la raison essentielle de la crise des Subprimes, est, une fois de plus, l’endettement exagéré dans le domaine immobilier et surtout la qualité toujours plus douteuse des débiteurs et des garanties.
Aveuglés par la course effrénée à l’augmentation du volume d’affaires et à la somme du bilan, trop de banques prêtaient à tout va et négligeaient la bonité de l’emprunteur.
Bref, elles privilégiaient la quantité à la qualité, ignorant la capacité des débiteurs à assurer le service de la dette (soit payer les intérêts) et
à rembourser celle-ci par le biais d’amortissements réguliers.
A notre avis, la crise de 2008 a été correctement gérée:
La décision de ne pas sauver Lehman Brothers
L’injection de 700 Milliards de U$ dans l’économie US par le ministre des finances Paulson
La baisse des taux d’intérêts
ont été des mesures salutaires.
Et, contrairement à ce qu’on lit, la récession n’a été ni mondiale, ni terrible (exception faite de la Grèce).
Mais qu’en est-il aujourd’hui?
A notre avis, la situation se dégrade lentement mais sûrement.
Profitant de taux d’intérêts anormalement bas, voire négatifs (ce qui est une aberration économique) les Etats d’abord, les individus ensuite s’endettent à qui mieux mieux.
Qu’on en juge:
Endettement en 2008 en 2018
en % du PIB en % du PIB
Japon 192 236
USA 73 108
GB 50 86
Europe 61 81
* Chine 27 51
* Russie 7 19
Allemagne 65 60
Suisse 49 42
Alors, attention au retour de manivelle quand les taux remonteront. En pénalisant l’épargnant (donc le prêteur) et en n’exigeant aucune contrepartie de l’emprunteur, on marche sur la tête et on met en danger l’ensemble des citoyens. C’est malsain et risqué.
Quant à la Suisse, elle est l’Etat le moins endetté au monde, il n’en va pas de même de ses citoyens qui sont parmi les plus endettés sur le plan hypothécaire.
Et quand on sait que 87% des crédits bancaires suisses le sont pour financer le secteur immobilier, on saisit l’ampleur du risque pour nos banques.
Dans ces conditions, nous continuons notre politique de prudence en n’investissant vos avoirs que dans des sociétés de qualité, peu endettées.
Ajoutons encore que nous venons d’être exécutés en actions à l’échéance du produit structuré 8,5% Barrick Gold – 13.09.2018.
Notre prix d’achat moyen est de 16.40 U$; le prix actuel de 10.35 U$ nous paraissant anormalement bas, nous allons peu à peu augmenter cette position.
En vous souhaitant un bel automne, nous vous prions de croire, chère Madame, cher Monsieur, à nos sentiments les plus respectueux.
Zingg Finance SA
Ch. Zingg B. Zippo