Madoff, le célèbre escroc vient de mourir.
Cela nous rappelle que le citoyen, trop souvent hélas, fait preuve de naïveté et se laisse séduire par la promesse de rendements exceptionnels. Qu’ils s’appellent Ponzi, Pinkas, Plumey, Stanford, Kiener, Marsalek, Greensill ou Hwang, ces filous l’ont compris et profité sans vergogne de sa faiblesse.
Mais qu’ils aient réussi à abuser des professionnels de la finance dans les proportions inimaginables (CHF 20 mrds prêtés par le Crédit Suisse au patron d’Archegos, déjà CHF 5 mrds de perte) dépasse l’entendement. Alors pourquoi ?
La NZZ du 21 avril dernier donne quelques éléments de réponse à propos du Crédit Suisse :trop de « yes-men » sans le moindre esprit critique;
- des actionnaires importants passifs, tels que le groupe saoudien Olayan, le fonds de l’émirat du Quatar ou le gestionnaire américain Blackrock;
- un comité des risques trop tolérant et superficiel dans ses contrôles.
Nous sommes tout à fait d’accord avec cette analyse mais y ajoutons un élément essentiel expliquant, à nos yeux, cette suite inquiétante de déconfitures : l’attitude servile de certains cadres et le copinage dans le management. Comment peut-on imaginer qu’un administrateur d’une société pharmaceutique critique vertement le travail du patron d’une grande banque alors que celui-ci siège dans son conseil ?
Comment peut-on croire que l’ambitieux directeur-adjoint critique son directeur alors qu’il fait tout pour lui plaire et ainsi augmenter ses chances d’être promu ?
La solution coule de source :
- il faut une autre politique dans le recrutement des dirigeants ; la compétence technique, le courage civil de s’opposer à des décisions de supérieurs qui ne sont pas convaincantes ; le bon sens doit primer sur l’admiration béate des « pseudo génies » de la finance;
- au lieu d’exiger toujours plus de paperasse inutile pour les petits clients, être beaucoup plus exigeant envers cette catégorie d’individus qui ont causé tant de dégâts jusqu’ici;
- enfin, sanctionner sévèrement sur le plan civil (voire pénal) les dirigeants responsables des pertes abyssales encourues.
Dans une petite structure comme Zingg Finance SA, non seulement chaque collaborateur possède une solide formation bancaire mais il est également parfaitement connu sur le plan privé. Dès lors, ce risque de dérapage est quasi nul.
Le choix exclusif de valeurs de qualité, la diversification de nos investissements et l’absence quasi-totale de produits de tiers, nous protège contre les accidents mentionnés plus haut.
D’ailleurs, qu’en est-il de notre gestion actuelle ?
Produits structurés
En février et mars de cette année, 3 de nos produits sont arrivés à échéance et ont été remboursés à 100 % :
12.65 % ABBVie, Biogen, Regeneron le 12.02.2021
11.3 % AXA, Sampo, Swiss Re le 17.03.2021
23.1 % General Electric, Siemens le 01.04.2021
D’autre part, nous avons lancé deux nouveaux produits (un en janvier et un en mars) :
15 % Vaccins (Pfizer, Moderna, AstraZeneca)
Protection à la baisse 40 %
18.25 % Voitures électriques chinoises (XPeng, Li Auto, Byd)
Protection à la baisse 50 %
Actions
Nous n’avons rien acheté mais cherchons des titres de grande qualité à des prix attractifs et ayant un bon rendement.
Certes, beaucoup de valeurs technologiques américaines sont au plus haut mais d’autres secteurs sont encore attractifs. Sans parler de la Suisse et de l’Europe dont le potentiel de rattrapage est encore intact.
Monnaies
Nous continuons encore et toujours à privilégier le franc suisse. Malgré les hausses modestes de l’euro, de la livre sterling et du dollar, nous sommes convaincus que la monnaie helvétique va se raffermir ces prochains mois. L’augmentation abyssale de la dette et des déficits budgétaires en raison de la pandémie auront pour corollaire un affaiblissement des principales monnaies.